mercredi 28 novembre 2007

Chauds les quartiers, chauds

Paris le chaos
Deux petits twits qui se promenent en minimoto a fond Leon pas de casque et qui n'arretent pas aux stops. Bonne chance les gars.
Ils sont morts comme des mouches sur le pare-prise... d'un char de police. Les deux policiers n'ont pas pu leur donner les premiers soins, les jeunes du quartier sont immediatement sortis pour les attaquer a coups de bat de baseball, non, pas de baseball ici, disons a coups de boules de pétanques, oui pétanque, car nous ne sommes pas dans une favela de Rio, mais bien dans un quartier chaud, chaud les marrons. C'est la banlieue maudite, la maudite banlieue.
Les deux twits deviennent des "victimes du systeme, victimes du racisme"... A voir l'etat de la voiture apres impact, je ne pense pas que les policiers ont eu le temps de faire dans la discrimination.
Des graffittis de "Police=Assasins!" De jour: des marches silencieuses pour "réclamer la vérite" comme les meres de la Place de Mai a Buenos Aires. De nuit, c'est l'Intifada. Les jeunes ont pris position sur les toits des HLM avec des gros tas de pierres et des caisses de cocktails Molotovs. On en est a une troisieme nuit d'émeutes, 85 policiers blessés dont cinq gravement. L'un d'entre eux a perdu un oeil. Certains ont été touchés par des plombs de coups de 12, oui mon gars, on se croirait au festival de l'oie blanche de Montmagny. La "racaille" comme l'avait decrite Sarkozy en 2005 alors qu'il etait ministre de l'Interieur s'est visiblement preparée. Des journalistes se sont faits tabasser grave. Les photographes de Reuters ont sorti les vestes pare-balle en kevlar, les casques et les protege-tibia, iiihhhaaa. Moi qui pensais en avoir fini avec Gaza.
Changement de sujet, greve de metros, trains de banlieue cloués aux rails. Le delire. Les rues paralysées, les réunions annulées. La ville au ralenti. Maintenant j'y goute. J'avais hesité au mois de mai entre louer downtown ou opter pour la banlieue bobo. Pas question d'aller travailler en bike de route, malgré les douches au boulot. Le Bianchi n'est pas un moyen de transport, c'est un objet de culte. J'ai opté pour la course. A pied. 15 km aller. 15 km retour.
Ca passe vite quand il s'agit de courir sur les quais, passer par les Champs Elyses, traverser la cour du Louvre, et au retour le Bois de Boulogne de long en large, de large en long, passer des groupes de petits vieux qui jouent a la pétanque aux putes les fesses a l'air libre a 4 heures de l'apres-midi, Boulogne le zoo.
L'option jogging, c'est cool une fois. Plan B: une Vespa. quelle occasion revée de justifier l'achat d'une de ces beautés typiquement quartier latin. Seulement, pour pouvoir en avoir une rouge, il y avait une liste d'attente d'un mois.
J'ai finalement opté pour les fameux Velibs, ces 12000 vélos parisiens installés dans plus de 1000 stations a travers la ville. Dans le fort de la greve, ils etaient empruntés quelque 180000 fois par jour, genre 15 locations d'une demi-heure par velo. Ca c'est de l'écologie. Des équipes de mecanos noctambules font le tour de la ville pour répartir les vélos, réparer les chaines cassées, les crevaisons. Quelle invention de génie. Ils peuvent faire la greve tant qu'ils veulent.

Mais ca se complique aux heures de pointe, quand les bureaux se vident et les gens se ruent sur les stations de Velib comme sur les barques de sauvetage du Titanic. Chacun pour sa gueule. L'instinct de survie a fait de moi un geek du Velib. Blackberry a la main, je verifie online la disponibilité des velos dans les stations du quartier, ca m'évite d'errer de stations vides en stations vides pendant deux heures. Il faut voir ca:
https://abo-paris.cyclocity.fr/les_stations/trouver_une_station
Un geek du Velib, aussi parce que je suis le seul téteux en ville a porter un casque, hérésie pour ces fashion fascists de Parisiens.

regardé:
un match de hockey sur glace: Les New Jersey Divils contre les Anaheim Myhzy Ducks. Commentateurs Francais de France. On aurait dit un sketch de Rock et Belles Oreilles.

Bouffé:
A la cafeteria de Reuters. Steak frites sauce au cognac, creme brulée. assiette de fromages. Expresso. Le tout pour la modique somme de 5$CAN. Vivre en France, c'est augmenter le gout de la vie.

Entrainé:
Charlotte. Elle va bientot passer son niveau trois de tricycle: le slalom entre les crottes de chien. Une experte.

samedi 17 novembre 2007