samedi 6 décembre 2008

Crisis, what crisis?

Présentation de presse des stratégistes d'ING Asset Management, un mardi matin, au Pershing Hall, bâtiment qui fut le siège du Commandement en chef des troupes américaines dirigées par le général américain John Pershing en 1917, avant d’être le siège du cercle des officiers de l’American Legion après la première guerre mondiale. L'endroit est d'un luxe incroyable, sofas en cuir, chandeliers bling-bling. Il est 9 heures du matin, on nous sert du jus de pamplemouse dans des verres a cocktail, et toutes sortes de mini bouchées petit-dejeuner. Les dossiers de presse ont l'allure de magazines de mode. Les journalistes s'empiffrent, surtout le gars en jeans et converse de Radio Classique, qui arrive toujours a se glisser dans ce genre d'évenements, et qui fait semblant de prendre des notes en bouffant du foie gras.

Les stratégistes sont optimistes, le pire est derriere nous, ce sera bientot le temps d'acheter. Par curiosité, je suis allé voir l'article que j'avais écris sur leurs prévisions de marchés un an plus tot exactement. Le meme discours bullish, ou plutot bullshit. Pas étonnant que le gouvernement néerlandais a du se porter au secours d'ING pour éviter la faillite. Je ne suis pas certain que les citoyens néerlandais aprécieraient de savoir que leurs impots servent a payer le Saint-Julien 1998, absolument divin, servi pendant le lunch qui a suivi les présentations.

Ratatouille au pouvoir?

J'ai eu vent d'une tentative de coup d'Etat au Canada, what the f!?! Ratatouille au pouvoir? J'ai d'abord cru que c'était un poisson d'avril, non, on est en décembre. Qui a dit que la politique canadienne etait boring?

Joué:
a la simulation sur internet du Vendée Globle 2008, la course de voilier la plus malade qui soit: un tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance. Les 30 bateaux sont partis le 9 novembre, il y a déja eu cinq abandons. les skipers dorment par tranche de 45 minutes, pour un total de quatre heures par 24 heures en moyenne, des fous.
Pour les autres, il y a la course virtuelle, l'équivalent d'un pool de hockey de la voile. 185,000 concurrents, ou plutot geeks des mers, qui doivent ajuster le bateau aux memes conditions de navigation que celles de la vraie course, et prendre des décisions tactiques en fonction des prévisions météo. Plus on passe du temps sur le site web de la course en ajustant les voiles et la barre du bateau au milimetre pres, plus on gagne des places. Une vraie drogue. Un de mes collegues, célibataire il va sans dire, effectue des réglages au milieu de la nuit quand il va pisser. On peux meme faire des réglages a partir du blackberry. Mais comme je suis déja pris au milieu de la tempete financiere au bureau, j'ai pas trop le temps de jouer avec le bateau, et je pointe actuellement en 140,000ieme place (Le Piola, le nom du bateau, http://regate-virtuelle.france3.fr/). Les paresseux peuvent payer 20$ et installer un pilote automatique qui choisi le cap et le type de voiles. Mais on a fait un pacte chez Reuters, tout doit etre manuel. Il faut savoir choisir entre le grand Genois et le Gennaker...

brisé:
Ma Bell&Ross. J'avais décidé d'investir mon bonus dans quelque chose d'inutile mais de beau, plutot que de placer l'argent et de le voir fondre. Quoi de mieux qu'une montre utilisée par les démineurs de l'armée et les pilotes de chasse? Quelque chose de killer qui peut resister aussi bien aux explosions qu'aux krach boursiers.
Bell&Ross, c'est eux qui détiennent le record de profondeur avec leur montre de sous-marinier: le boitier est rempli de liquide spécial et peut descendre jusqu'a 11,000 km, tres utile quand on pense que la Terre a un rayon de 6,400 km.
Bref, en voulant ajuster le bracelet un matin de trekking en Bretagne, elle m'a glissé des mains et est tombée par terre, faisant decrocher l'une des petites aiguilles, celles qui ne servent a rien mais qui donnent aux montres une impression d'instrument ultra-precis d'astronaute ou de skiper du Vendee Globe. Pas de détonation ni de Mach 1, juste un petit caillou sur le sentier des douaniers sur les cotes bretonnes. Quoique avec les deux porte-bébés, Luca en avant, 7.5 kilos, et Charlotte en arriere, 16 kilos, j'avais l'impression d'etre en pleine ascension de l'Aconcagua.

1 commentaire:

Ann et Madeleine a dit...

T'as pas perdu ton sens de l'humour. Bravo!
Pour le Canada, tu n'as rien vu, c'est la pagaille totale. Le putch a été remis après les Fêtes de fin d'année. Comme quoi, il n'y a rien au Canada pour nous empêcher de manger notre tourtière, notre ragoût de pattes de cochon et nos beignes avec sirop d'érable.
Mais les putchistes avancent dans le bon chemin. Le candidat Le Blanc, (le fils de l'autre, celui qui a déjà été gouverneur général) s'est rangé derrière Ignatieff, Ti-Cul Dion a rendu l'âme et il y a quelques minutes c'est Rae qui déroulait le tapis rouge pour Ignatieff.
On l'aura bien notre nouveau Beau Brummel, à la tête du PLC et peut-être à la tête de ce maudit pays ingouvernable.
Pendant ce temps, dans le village gaulois à l'est du pays, on s'élisait un gouvernement rouge majoritaire. Mais, mince consolation Pauline a réussi à redonner une nouvelle vie au PQ avec 51 députés dans l'opposition.
Et Feu Dumont s'est retiré dans ses terres au nord de Rivière-du-Loup, perdant sur toute la ligne. Bien fait pour lui.
Une dernière surprise nous attendait au détour de cette dernière soirée d'élection avec notre chroniqueur national, le grand Bernard, Petit Amir, digne membre de la nouvelle Gauche Caviar québécoise, a réussi à détrôner le député Turp sur le Plateau grand bourgeois. C'était écrit dans le ciel qu'il y arriverait cette fois-ci, puisqu'il disposait de l'appui de Jade à cette élection.